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Mise à jour de RDA-FR
- 12 août 2016
Footvolley at Leme beach, Copabana beach, Rio de Janeiro, Brasil, par alobos Life sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0).
Tandis que tous les yeux du monde contemplent la gloire des athlètes rassemblés à Rio de Janeiro, voici que s’accomplit, loin de ce spectacle mirobolant, une prouesse discrète : la première mise à jour de RDA-FR, un an après son apparition.
Ce que comprend la mise à jour
Cette nouvelle publication, prélude à d’autres plus considérables qui devraient se produire avant l’hiver, n’affecte encore que la description des manifestations.
La totalité de la zone de l’adresse de l’ISBD est désormais remplacée par de nouvelles règles : à la Mention de publication, qui faisait partie de la première livraison de RDA-FR, s’ajoutent les mentions de production, de diffusion ou de distribution et de fabrication ainsi que la date de copyright.
À l’ancienne Indication générale du type de document de l’ISBD (« Texte imprimé », « Enregistrement sonore », « Ressource électronique » etc.) s’étaient déjà substitués deux éléments nouveaux (Type de contenu et Type de médiation), plus rigoureux et plus propices à la mise en place de facettes dans une interface de recherche. Les voici complétés par le Type de support matériel qui n’a pas de correspondance dans l’ISBD et qui permet d’aller au bout de la logique de sélection des ressources documentaires par leurs modalités d’utilisation. À noter que la liste des types de supports de RDA-FR est plus riche que celle de RDA international et qu’elle propose des termes génériques en plus des désignations particulières.
Enfin deux éléments spécifiques aux ressources électroniques : Caractéristique du fichier numérique et Équipement ou système requis se substituent respectivement à l’ancienne zone 3 de l’ISBD : Zone du type et de la taille de la ressource électronique et à sa Note sur la configuration requise.
Application dans le Sudoc
L’application de ces innovations dans le Sudoc n’est pas prévue avant janvier 2017, notamment parce que certaines d’entre elles nécessitent la création de nouvelles zones dans le format de catalogage.
Nouvelles zones Unimarc
Le Type de support matériel s’exprimera dans une zone 183, en cours de validation au niveau international, au moyen de valeurs codées à choisir dans une liste.
La zone 210 est insuffisante pour recevoir les différentes mentions instituées dans RDA en lieu et place de la zone de l’adresse de l’ISBD. La France a adressé en juin 2016 au PUC (Permanent Unimarc Committee) une demande de création d’une zone 214, proche dans sa conception de la 264 du Marc21 (développée pour RDA). La décision du PUC n’est pas attendue avant avril 2017, de sorte que c’est sous une étiquette provisoire (219) que cette zone fera son apparition dans le format de catalogage du Sudoc. Tant que le PUC n’aura pas livré son verdict sur la proposition française, la 219 sera exportée en 210 vers les systèmes locaux, ou en 264 pour les établissements qui utilisent le Marc21.
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Consulter la norme mise à jour [.pdf] :
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Onde o Rio é mais baiano [L’endroit le plus bahianais de Rio]. Caetano Veloso, paroles et musique.
Caetano Veloso, chant et guitare. Captation : Rio de Janeiro (Brésil), quartier de la Mangueira, 1994.
Vidéo : probablement extraite de la captation du spectacle Doces Bárbaros Ao vivo Na Mangueira (Brésil, 1994). Mise en ligne : 2016.
RDA-FR s’immisce un peu plus (dans le Sudoc)
- 15 octobre 2015
[Sans titre], par Andrea Addante sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0).
Les normes de catalogage françaises ont amorcé leur transition vers un code intégré, dont l’ossature est constituée par le modèle FRBR. Ce nouveau code, nommé RDA-FR, se veut comme son nom l’indique proche de RDA (Ressources : description et accès), dont il peut diverger sur quelques points, mais dont il reprend généralement les règles dans toute la mesure du possible.
RDA-FR est là
Il ne s’appelait pas encore RDA-FR qu’il était déjà là : tout catalogueur participant au Sudoc connaît et pratique les éléments Type de contenu et Type de médiation depuis novembre 2014 sous leurs noms Unimarc de 181 et 182. Or ces deux éléments constituent la principale nouveauté de la première livraison de RDA-FR.
Un changement encore limité
Les autres règles publiées en juin dernier entreront en vigueur dans le Sudoc le 1er janvier prochain. Un jour férié : comme ça, on est sûr que les dégâts à la fin de la première journée seront limités (ou considérables ?). Non, considérables ils ne peuvent pas l’être, car les nouvelles règles applicables sont peu de chose. Elles sont circonscrites à ce qui est encore la zone de l’adresse (Unimarc 210) : elles portent d’une part sur les sources d’information et les règles de transcription (des noms de lieu, des noms d’éditeurs, de leurs adresses le cas échéant), et d’autre part sur la façon de dater une ressource (la hiérarchie des types de date évolue).
Il y a donc peu de réflexes de catalogage à modifier. En attendant la mise à jour du Guide méthodologique du Sudoc on peut consulter le Guide pratique du catalogueur de la BnF pour se faire une idée de ce qui change.
Se former
Il n’empêche qu’il faut s’y préparer, d’autant qu’on devra désormais se familiariser avec un tout nouveau cadre normatif (RDA), fort éloigné dans son organisation de celui des normes françaises issues de l’ISBD et des standards associés (il suffit pour s’en convaincre de jeter un coup d’œil au sommaire de RDA, duquel celui de RDA-FR restera très proche).
De surcroît cette première étape n’est que le début d’un processus qui va s’étendre sur plusieurs années, et qui va modifier profondément l’ensemble de nos pratiques de catalogage. Il s’agit à la fois de mettre à jour des règles devenues inadaptées à certains types de ressources (notamment les ressources électroniques) et surtout de les aligner sur les FRBR.
- Les CRFCB
Les CRFCB (centres régionaux de formation aux carrières des bibliothèques) sont associés au programme national de Transition bibliographique dans le cadre duquel s’élabore RDA-FR. Des sessions de formation à RDA-FR et aux règles publiées en juin 2015 ont été programmées par la plupart d’entre eux dès cet automne.
- L’Abes
Côté Abes, tout sera mis en œuvre pour accompagner au mieux les catalogueurs et pour leur éviter de sombrer dans la géhenne. Le chantier de mise à jour et d’enrichissement du Guide méthodologique débute ces jours-ci ; un J.e-cours est prévu début décembre.
Mais oui. Ça va bien se passer.
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Lire aussi :
- Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’application de RDA-FR dans le Sudoc (sans jamais oser le demander)
- RDA-FR – Travaux de normalisation en cours (site Transition bibliographique)
Les tontons flingueurs (1963). Extrait : « On se risque sur le bizarre ». Georges Lautner, réalisateur ; Albert Simonin & Georges Lautner, scénario ; Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Lefebvre, Francis Blanche…, acteurs. Production : Gaumont. France, Allemagne et Italie, 1963.
IdRef – data.bnf.fr – Wikipédia (fr).
La zone zéro
- 26 mai 2014
Zero, par MTSOfan sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)
Comme annoncé aux Journées Abes 2014, nous travaillons à l’implémentation dans le Sudoc de la zone 0. De ce nom stupéfiant on désigne une partie de la notice ISBD permettant d’informer sur la forme du contenu de la publication décrite et sur le type de médiation par laquelle on y accède. La conception de cette zone la destine essentiellement à des fonctions de tri (au moyen de facettes par exemple).
La zone 0 annule et remplace l’indication générale du type de document (« texte imprimé », « enregistrement sonore » etc.) jusqu’à présent encastrée dans la zone du titre et de la mention de responsabilité (en Unimarc : 200$b).
1. L’indication générale du type de document
Cette indication générale du type de document présente plusieurs inconvénients.
D’abord un « document » relève d’un type et d’un seul. Il ne peut pas être à la fois « texte imprimé » et « image fixe » par exemple. C’est ainsi qu’une bande dessinée est conventionnellement décrite comme « texte imprimé ». Idem d’un album pour enfants, bien que l’image y soit largement prépondérante. Idem d’un catalogue d’exposition, d’une monographie sur l’œuvre d’un peintre ou d’un photographe, etc.
Ensuite on voit bien que certaines des formules normalisées utilisables pour cet élément informent à la fois sur un type de contenu (« texte ») et sur un mode de mise à disposition (« imprimé »). Pour autant « texte électronique » n’a jamais été une désignation reconnue. On dit « ressource électronique » — qui n’est qu’un mode de mise à disposition, ce qui nécessite de préciser le type de contenu d’une telle ressource ailleurs dans la notice (en l’occurrence dans la zone 3, Unimarc 230). Certaines autres « indications générales du type de document » ne désignent au contraire qu’un type de contenu (« image fixe », « document cartographique » par exemple). Pour une publication d’« image fixe » ou un « document cartographique » publiés électroniquement, l’indication générale du type de document devient obligatoirement « ressource électronique ». (Sans compter qu’un « document cartographique » est aussi une image.)
Conclusion : l’indication générale du type de document manque à ce point de rigueur et de cohérence qu’elle n’est pour ainsi dire d’aucune utilité en tant que critère de tri dans un catalogue.
2. La zone 0 de l’ISBD
La zone 0 (« zone de la forme du contenu et du type de médiation »), définie dans l’ISBD, édition intégrée (2011, traduction française 2013, pages 29-34), tente de pallier ces inconvénients.
Contrairement à l’indication générale du type de document, elle est répétable et chacun de ses éléments l’est aussi, ce qui d’ailleurs est potentiellement source de micmacs considérables. D’autant que l’ISBD manque d’explications et d’exemples sur ce sujet — qui ne sera pas développé dans ce billet. Une autre fois peut-être.
Elle est structurée en deux parties bien distinctes : la forme du contenu (de la ressource décrite), et le type de médiation, c’est à dire son mode de mise à disposition. Par exemple : texte (forme du contenu), électronique (type de médiation). Ou son (forme du contenu), audio (type de médiation). Avec la ponctuation prescrite qui fait le charme de l’ISBD :
Le signe « : » matérialise la frontière entre les deux parties de la zone 0. Il marque bien qu’il s’agit de deux éléments distincts. Remarquons au passage que le type de médiation « audio » et la forme du contenu « son » ne sont pas redondants (du son peut être mis à disposition sous forme de fichier électronique).
2.1. L’élément Forme du contenu
Les différentes formes du contenu possibles sont les suivantes :
Données — Image — Mouvement — Multimédia — Musique — Objet — Parole énoncée — Programme — Son — Texte — Forme du contenu non définie
(pour les définitions, voir l’ISBD), p. 30 et 31. On déplore la présence dans cette liste de multimédia, qui a le sens de « formes multiples ».
2.2. Le sous-élément Qualificatif du contenu
Une forme du contenu telle que « texte » doit être précisée par un qualificatif du contenu, car du texte peut être destiné à être lu soit à l’œil soit au toucher :
Le qualificatif du contenu est un sous-élément de la forme du contenu. Il est « obligatoire si applicable », c’est à dire que certaines formes du contenu exigent un ou plusieurs qualificatifs du contenu (jusqu’à quatre), qui sont, dans l’ordre : la spécification du type, la spécification du mouvement (en cas d’image uniquement), la spécification de la dimensionnalité (en cas d’image uniquement), et la spécification du sens humain grâce auquel le contenu est perçu (qui comporte entre autres le terme olfactif pour les ressources qui puent de manière intentionnelle).
C’est ainsi qu’un texte est soit visuel, soit tactile (c’est à dire en braille ou autre système analogue), qu’une image peut être cartographique (« spécification du type »), qu’elle est animée ou fixe (« spécification du mouvement »), bidimensionnelle ou tridimensionnelle (« spécification de la dimensionnalité »), et peut enfin être perçue soit par la vue soit par le toucher (« spécification du sens sollicité »). Exemple :
Image (cartographique ; fixe ; bidimensionnelle ; tactile)
Sublime.
Voici la liste des qualificatifs du contenu :
Spécification du type : cartographique — noté/notée — interprété/interprétée
Spécification du mouvement : animée — fixe
Spécification de la dimensionnalité : bidimensionnelle — tridimensionnelle
Spécification du sens sollicité : auditif/auditive — gustatif/gustative — olfactif/olfactive — tactile — visuel/visuelle
(pour les définitions, voir l’ISBD), p. 32.
2.3. L’élément Type de médiation
Cet élément est constitué d’un terme assez général indiquant le moyen par lequel on accède à la ressource décrite. Enfin… c’est un peu moins simple que ça. Cet élément fait d’abord la différence entre les ressources qui ne nécessitent aucune médiation (c’est à dire auxquelles on accède directement grâce au sens mentionné en qualificatif du contenu) et les autres. Dans le premier cas, on dit : « immédiat ». Exemple :
Texte (visuel) : immédiat
« Immédiat » est le terme consacré dans l’ISBD, mais bien entendu on peut en retenir un autre dans une interface de recherche et/ou d’affichage.
Dans les autres cas, ça dépend du type d’appareil nécessaire pour accéder à la ressource. Les différents types de médiation possibles dans ces cas-là sont les suivants :
audio — électronique — microforme — microscopique — projeté/projetée — stéréoscopique — vidéo
Exemples :
Texte (visuel) : microforme
Image (animée ; bidimensionnelle) : vidéo
Musique (interprétée ; auditive) : audio
Parole énoncée (auditive) : électronique
Et il en reste deux : le malencontreux multisupport (malencontreux dans sa formulation), et l’indispensable type de médiation non défini.
Le type de médiation ne s’accompagne d’aucun qualificatif.
3. À quoi sert la zone 0 ?
On peut bien entendu l’afficher telle quelle (mais elle achèvera de précipiter les statistiques de consultation du catalogue dans les abysses : mieux vaut trouver des équivalents intelligibles).
Elle est plutôt conçue, ainsi décomposée en éléments et sous-éléments, pour les tris. Par exemple, avoir isolé l’aspect « tactile » permet de filtrer les ressources destinées aux mal- ou non-voyants. La zone 0 permet de définir des facettes ou des filtres de recherche de manière assez souple, avec plus ou moins de granularité, en opérant éventuellement des regroupements, et cela « à la carte ».
3.1. Quelques imperfections
Seulement pour que ce soit possible dans tous les cas, il faut éliminer l’implicite dans la terminologie employée. Cette règle est assez bien respectée. Par exemple on qualifie bien de visuel un texte ou autre qui n’est pas tactile, au lieu de considérer qu’il l’est par défaut.
En revanche un objet par exemple est par défaut tridimensionnel. On ne le dit pas explicitement (la spécification de dimensionnalité ne s’applique qu’à l’image).
Ou bien, si la musique est soit notée soit interprétée (« spécification du type »), ce n’est pas le cas du texte. Pour un texte noté on ne donne pas de « spécification du type ». Pour un texte interprété on ne dit plus texte, mais parole énoncée, qui est une « forme du contenu » à part entière, distincte donc de texte. C’est gênant.
Encore autre chose, pour un enregistrement sonore textuel on a ceci :
Parole énoncée : audio
Supposons qu’il s’agisse d’une captation de spectacle. Si cette même captation est disponible aussi en enregistrement vidéo on a cette fois :
Image (animée ; bidimensionnelle) : vidéo
Encore qu’en principe rien n’interdirait dans ce cas de doubler la forme du contenu pour éviter de perdre l’aspect « parole énoncée » :
Image (animée ; bidimensionnelle). Parole énoncée : vidéo
3.2. Et le type de support ?
Ce qui manque à cette zone 0, c’est une information complémentaire sur le type de support pour indiquer que (par exemple) le « texte (visuel) : immédiat » et l’ « image (fixe ; bidimensionnelle ; visuelle) : immédiate » sont publiés sous la forme d’un livre. On le dit sous forme textuelle dans la zone de la description physique (Unimarc 215, $a), mais il vaudrait mieux un vocabulaire contrôlé qui viendrait préciser la forme du contenu et le type de médiation. Cet élément existe dans RDA.
4. RDA : type de contenu, type de média, type de support matériel
Le RDA, s’il fait bien du type de contenu (RDA § 6.9) et du type de média (RDA § 3.2) deux éléments distincts, ne va pas au-delà dans la granularité. C’est à dire qu’il a prévu un ensemble de combinaisons standard des différents aspects du type de contenu prévus par l’ISBD (forme de contenu – spécification du type – spécification du mouvement – spécification de la dimensionnalité – spécification du sens sollicité), chacune de ces combinaisons formant une entrée dans le vocabulaire contrôlé correspondant.
Exemple :
De même, la combinaison de l’ISBD :
Image (cartographique ; fixe ; bidimensionnelle ; visuelle)
a pour équivalent dans RDA le type de contenu :
Image cartographique
qui veut dire tout ça à la fois. Les autres types de contenu relatifs à l’image dans RDA sont au nombre de six (image animée bidimensionnelle ; image animée tridimensionnelle ; image cartographique animée ; image cartographique tactile ; image fixe ; image tactile). C’est plus simple que l’ISBD lorsqu’on catalogue, puisqu’on a déjà anticipé sur les combinaisons les plus probables et qu’il suffit de choisir celle qui convient dans une liste.
Inconvénients : il est possible que des combinaisons n’aient pas été prévues (mais c’est prévu quand même : « Si aucun des termes dans la liste ci-dessus ne s’applique au contenu de la ressource décrite, enregistrer autre. » RDA § 6.9), et surtout ça laisse moins de liberté pour paramétrer ses facettes de recherche (on ne peut définir une facette sur la seule forme image qu’en regroupant les 7 types cités plus haut en une seule, idem si on en veut une sur l’aspect tactile, 7 types différents aussi, etc.), d’autant que beaucoup de place a été laissée à l’implicite dans le vocabulaire : ce qui n’est pas tridimensionnel est réputé bidimensionnel, sauf l’image animée — mais seulement lorsqu’elle n’est pas cartographique (on dit : image animée bidimensionnelle mais image animée cartographique tout court, qui s’oppose à image cartographique tridimensionnelle).
Bref : c’est plus simple lorsqu’on catalogue, mais ça laisse moins de latitude lorsqu’on paramètre les interfaces de recherche.
Le type de contenu et le type de média sont complétés dans RDA par un 3e élément : le type de support matériel (RDA § 3.3), pour lequel a été défini un vocabulaire contrôlé. Les trois éléments sont conçus comme un ensemble.
5. Dans le Sudoc, ce sera comment ?
5.1 Le format Unimarc
Les deux standards (ISBD et RDA) sont pris en compte dans les zones 181 et 182 du format Unimarc bibliographique. 181 pour la partie forme du contenu de la zone 0 ISBD ou l’élément type de contenu du RDA, 182 pour la partie type de médiation de la zone 0 ISBD ou l’élément type de média du RDA. Une zone 183 a également été définie pour l’élément Type de support matériel de RDA. Ce sont des zones de données codées. Comme le Marc21, l’Unimarc offre la possibilité d’encoder aussi ces divers éléments sous forme textuelle (zone 203 pour la zone 0 de l’ISBD ou les éléments Type de contenu et Type de média de RDA, zone 283 pour l’élément Type de support matériel de RDA), mais ces zones ne seront pas implémentées dans le Sudoc.
La zone 181 (Forme du contenu) comporte deux sous-zones de longueur fixe ($a, 2 positions, $b, 6 positions) pour refléter la conception analytique de la zone 0 de l’ISBD. Exemple :
$ai#$bxxxe##
pour : Texte (visuel). Voilà qui semble bien complexe pour exprimer si peu de chose, mais c’est tout simplement parce que la forme de contenu ($a) étant en l’occurrence du « texte » (valeur : i), les 3 premières positions de la sous-zone $b (qualificatifs de contenu) sont « non applicables », d’où ces trois valeurs « x » précédant la valeur « e » (pour « visuel »).
Le principe de cette zone est en effet celui de toute zone codée de longueur fixe dans laquelle s’enchaînent des éléments d’information signifiants en raison de leur position.
Si on veut utiliser la 181 pour RDA, on dispose juste d’une $c contenant un code à 3 caractères alphabétiques (défini pour le format MARC21) correspondant à chacun des types de contenu spécifiés dans la norme. Exemple :
$ctxt$2rdacontent
pour : Texte (qui est l’équivalent RDA de Texte (visuel) de l’ISBD). Cette $c n’est pas spécifique à RDA, mais à tout code de catalogage autre que l’ISBD. D’où la sous-zone $2 précisant de quel vocabulaire est issu le code figurant en $c.
La zone 182 (Type de médiation) n’a qu’une sous-zone ($a pour l’ISBD, $c pour RDA). En cas de $c, il faut une $2rdamedia. Exemple :
$an
ou :
$cn$2rdamedia
pour : immédiat (ISBD) ou sans médiation (RDA).
La zone 183 (RDA Type de support matériel), qui vient tout juste d’être créée dans le format Unimarc/B, n’a pas encore fait l’objet de spécifications pour une implémentation dans le Sudoc.
5.2 Catalogage
En catalogage ce sont les catégories du RDA qui seront proposées, pour des raisons de simplicité (c’est donc la sous-zone $c qui sera renseignée). La liste à utiliser comporte une grosse vingtaine de termes. Les catalogueurs auront à leur disposition une boîte de saisie avec une liste déroulante de libellés que nous espérons aussi parlants que possible.
5.3 Exports
Une table de correspondance a été établie entre la nomenclature RDA et les libellés ISBD, sur la base du vocabulaire RDA (toute combinaison théoriquement possible en ISBD, mais non prévue dans RDA, ne pourra être codée que comme « forme du contenu non définie »). Cette table permettra de générer automatiquement des zones 181 structurées selon l’ISBD ($a et $b). Les deux versions des zones 181 et 182 seront exportées en Unimarc. L’export en Marc21 est également prévu (zones 336 et 337).
5.4 Affichages
La conformité à l’ISBD sera respectée dans le seul affichage « i » (notice ISBD dans WinIBW). L’affichage « u » (avec libellés) de même que l’affichage public appliqueront une formulation plus simple.
5.5 Calendrier
Ces deux nouvelles zones (181 et 182) devraient être mises en production dans le courant de l’automne.
6. La zone 0 et le modèle FRBR
Dans le modèle FRBR, l’un des attributs de l’expression est sa forme :
On entend par « forme de l’expression » le moyen par lequel l’œuvre est réalisée (par exemple, sous forme de notation alphanumérique, de notation musicale, sous forme déclamée, sous forme de sons musicaux, d’image cartographique, d’image photographique, de sculpture, de danse, de mime, etc.).
FRBR, 2e éd. française, § 4.3.2 Forme de l’expression
On le voit, cette notion de forme de l’expression (FRBR) est très proche de celle de forme du contenu (ISBD).
Cependant une publication (manifestation) réunit fréquemment plusieurs œuvres différentes à travers leurs expressions respectives. Il suffit (par exemple) qu’un texte soit accompagné d’illustrations dans telle publication. Ou qu’une publication soit un recueil de choses plus ou moins homogènes quant au contenu (actes de congrès ou autres). À quoi alors d’applique la zone 0 ?
Côté ISBD les choses paraissent assez claires : on est au niveau de la manifestation. Même si, dès lors qu’on parle de contenu, on dit quelque chose de l’expression, ou des expressions de l’œuvre (ou des œuvres) réunies dans la publication, c’est bien sur le contenu global de celle-ci qu’on fournit des informations. La publication est prise comme un tout, et on donne une typologie de ce qu’elle contient.
Si la manifestation contient une seule œuvre, et une seule expression de celle-ci, la forme de contenu de la manifestation se trouve être aussi la forme de l’expression. « Texte (visuel) » est par exemple aussi bien la forme du contenu du livre Le vice-consul, de Marguerite Duras, publié par Gallimard en 1966 (manifestation) que celle de l’expression de l’œuvre contenue dans ce même livre. Cette expression constitue en effet à elle seule tout le contenu de ce livre : pas de préface, ni de postace, d’illustrations, rien que le texte de Marguerite.
Pour l’Unimarc : les zones 181 et 182 sont définies pour l’instant dans le format bibliographique seulement. La zone 181 devrait normalement être définie également dans le format des autorités à l’avenir, pour les notices d’expression.
Pour RDA, qui a son modèle FRBR à lui, l’élément Type de contenu est traité dans la partie du chapitre 6 Identification des œuvres et des expressions traitant de l’expression (§ 6.9). Il n’empêche que la pratique courante lorsque les données sont produites en Marc est d’intégrer cet élément aux notices bibliographiques (Marc21 : zone 336).
Si un jour il devient de pratique courante dans l’application de RDA de décrire systématiquement les expressions représentées dans une manifestation, je suis curieux de voir l’emploi qui sera fait de cet élément, et ce qui figurera alors dans les métadonnées des manifestations correspondantes…
Practicing for the circus, par seniwati sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)
Notes en vrac
- 25 octobre 2013
Giorgio de Chirico (1888-1978). La stazione di Montparnasse (1914), 140 x 184,5 cm. New York (États-Unis), Museum of Modern Art.
J’écris ces notes — qui sortent en vrac — dans le train, après la journée RDA, FRBR état des lieux organisée par la FULBI jeudi 17. (J’y étais invité pour présenter les progrès de la FRBRisation du Sudoc : je n’avais rien à dire, rien. Une situation des plus gênantes. Réduit à un babil d’ameublement. Heureusement les autres intervenants avaient des choses à dire quant à eux, et j’ai trouvé la journée très intéressante.)
Je me pose encore les mêmes questions à propos de ce projet SGBM et d’un futur Sudoc : faut-il passer au RDA ou pas, est-ce qu’un code de catalogage peut vraiment intégrer les FRBR, est-ce qu’il ne faut pas dépasser les FRBR, est-ce qu’on peut trouver une autre inspiration dans FRBRoo … Je ne sais pas.
Mais il me semble qu’il faut découpler les problématiques respectives du RDA et du modèle FRBR. On le voit, la Bibliothèque du Congrès le montre : on peut appliquer le RDA sans vraiment produire de données FRBRisées. Et plus j’y pense, plus je crois que des catalogueurs d’une BU ou autre ne feront jamais l’effort d’identifier l’œuvre, encore moins les œuvres, contenue(s) dans la publication à traiter. Cela tant que les règles de catalogage, et les interfaces de saisie, privilégieront l’aspect contenant par rapport à l’aspect contenu. Ou plutôt : obligeront à voir l’objet à décrire par ce bout-là de la lorgnette.
C’est pourquoi je me dis parfois : passons au RDA quoiqu’il en coûte, faisons-le, débarrassons-nous de ce problème-là. Ce qui nous permettra de nous poser la vraie question : maintenant comment fait-on pour sortir du catalogue traditionnel ? (Pour le dynamiter.)
Autre chose : pour construire des applications FRBR, il importe de ne considérer le modèle que comme une référence (rappelons qu’il a été conçu dans les années 1990, à partir des données de l’époque). Il faut le critiquer, le discuter, l’adapter. C’est ce qui a été fait par exemple pour la conception du nouveau système de production d’Electre (présenté à la journée FULBI), et dans une moindre mesure dans Data.bnf.fr. Je ne suis pas sûr que la notion d’œuvre au sens strictement FRBR soit réellement représentée dans le modèle Electre, et c’est tant mieux. À mon sens les contours de l’entité œuvrefrbr sont difficiles, sinon impossibles, à normaliser (ce qui est d’ailleurs anticipé dans le modèle). L’entité expressionfrbr ou un équivalent, niveau pertinent pour la gestion des droits d’auteur sur les contenus, me semble moins problématique. De ce point de vue le RDA n’est certainement pas le bon outil, à moins d’être appliqué très librement. Tel qu’il est, le RDA est au contraire un bon moyen de cantonner un peu plus longtemps les bibliothécaires (et les bibliothèques) dans leur culture propre.
Ce qui est remarquable dans la réalisation d’Electre, c’est que compte tenu d’un éventail d’utilisateurs potentiels incluant les professionnels de l’édition, de la librairie et des bibliothèques, on s’est sincèrement interrogé sur les besoins qu’on avait ou qu’on allait avoir, et qu’on n’a pas hésité à changer complètement de point de vue, d’angle d’attaque, dans la production des métadonnées. On n’a pas craint de se projeter dans un univers entièrement différent.
À ce moment précis, je suis distrait de mes réflexions désordonnées par le type à côté de moi, qui téléphone aussi discrètement que possible, mais que j’entends distinctement dire ceci : il n’est pas bête, pas comme sa mère. Qui est cette mère ? Son ex-femme ? Sa belle-sœur ? Une collègue ? Puis un nouvel incident assez amusant, relatif cette fois à mon antipathique vis-à-vis, renchérit sur celui-ci. Plus moyen de penser aux FRBR etc. De toute façon je tourne en rond.
Avec ça on n’est même pas à Bordeaux encore. Ce retour en train est interminable.
Rébus Express. Émission du 8 mars 1962. 1ère partie / Maurice Brunot, réalisateur ; Office national de radiodiffusion télévision française, producteur. (Interlude).
Diffusion : INA [Institut national de l’audiovisuel (France)]. Accès : http://www.ina.fr/video/CPF86643387/rebus-express-1-ere-partie-video.html.
Sudoc et FRBR : parution de la première série de consignes de catalogage
- 20 février 2013
Le Guide méthodologique du Sudoc s’enrichit aujourd’hui même d’une nouvelle page intitulée Sudoc / FRBR : consignes de catalogage, dont l’introduction précise le contexte et l’objectif :
Les travaux de modélisation des données bibliographiques (FRBR : Fonctionnalités requises des notices bibliographiques) et d’autorité (FRAD : Fonctionnalités requises des données d’autorité, FRSAD : Fonctionnalités requises des données d’autorité matière) menés au cours des deux dernières décennies ont depuis quelques années trouvé des applications concrètes dans certains codes de catalogage, et en particulier dans RDA (Ressources : description et accès) qui devrait entrer en vigueur en France à terme. D’ici là, le groupe « RDA en France », réuni dans le cadre de l’AFNOR, s’efforce :
- de proposer des aménagements au code RDA sur les points qui apparaissent exagérément conservateurs, ou sur des règles trop ancrées dans un contexte anglosaxon ;
- de réviser les règles de catalogage françaises en vigueur, toutes obsolètes, en s’inspirant des modèles FRBR et FRAD et en les rapprochant autant que possible de RDA, qui est la cible vers laquelle elles tendent.
Les consignes qui suivent concernent le catalogage courant dans le Sudoc. Elles précisent le billet Préparer la FRBRisation des données publié le 20 avril 2012 sur le site rda@abes.
Pour des raisons techniques, les consignes sont découpées en trois « vagues » successives, dont voici la première.
Les vagues suivantes introduiront :
- le mécanisme d’appariement des titres d’œuvres contenues et des accès auteurs et contributeurs correspondants
- les consignes pour les titres normalisés des œuvres.
Mais qu’est-ce qu’il se passe ? (3) Sudoc
- 19 décembre 2012
(Bon ben alors qu’est-ce qu’i fabriquent à l’Abes, i nous bassinent avec leur FRBRisation là, et i s passe rien, quels pignoufs ceux-là alors.)
La base de production
Elle ne sera pas réellement FRBRisée comme il en avait été question (elle ne sera pas redéfinie, avec des notices pour chacune des entités FRBR du groupe 1, notamment œuvre et expression, s’ajoutant à manifestation et item qui existent déjà). Il faudra se contenter d’une FRBRisation « à plat », avec dans les notices bibliographiques une zone d’identification des œuvres (l’actuelle zone 500 Titre uniforme, insatisfaisante mais qui permet un contrôle par autorité), en attendant peut-être les nouvelles zones Unimarc spécifiques (507 et 577, qui permettent aussi d’identifier clairement les expressions).
De nouvelles consignes de catalogage
Elles sont en cours de définition. Une première vague sera publiée très prochainement, probablement dès janvier. Il s’agit essentiellement d’une formalisation des indications fournies dans le billet Préparer la FRBRisation des données du 20 avril 2012. En voici les têtes de chapitre :
1. Traductions
2. Note de contenu et accès aux titres des œuvres contenues
3. Accès au titre parallèle (Unimarc 510)
4. Accès au titre de couverture (Unimarc 512)
5. Les accès auteurs (Unimarc 7xx)
6. Identifiants normalisés et autres identifiants
7. Dates
Deux autres vagues devraient suivre, introduisant successivement :
- le mécanisme d’appariement des titres d’œuvres contenues avec les accès auteurs et contributeurs correspondants
- les consignes pour les titres normalisés des œuvres.
Le rétrospectif et l’expression des données du Sudoc en RDF
Parallèlement est en cours un travail de mise au point de traitements automatiques à appliquer aux données du Sudoc.
Ces traitements permettront d’une part de mettre à niveau la base de production elle-même (principalement : identification des œuvres et création des autorités associées, génération de la zone 0 de l’ISBD 2011), d’autre part de raffiner l’actuel mécanisme de restitution en RDF des données bibliographiques du Sudoc.
Et après ? Le Sudoc déménage
Dans un nuage : cumulonimbus, altostratus, cirrostratus, traînée de condensation, on ne sait pas encore, le choix n’est pas fait.
Mais de fait, quoique cet avenir proche peine encore à émerger de la brume de décembre, il faut envisager que dès 2014 probablement, ou peut-être 2015 s’il se produit comme on dit un « glissement de calendrier », certaines des bibliothèques qui créent actuellement leurs données dans la base CBS au moyen de WinIBW pourraient le faire dans ce nuage (dans ce cloud plutôt, prononcé clawd).
Ledit cloud sera sous influence anglosaxonne, on y appliquera donc probablement RDA. Pour les ressources sur support physique, le catalogage devrait se faire en MARC, et le niveau de FRBRisation restera vraisemblablement aussi bas que dans la base CBS (« à plat »), c’est à dire sans amélioration notable par rapport à l’existant.
À suivre, dès dissipation des brouillards hivernaux. Ce sera la grande affaire de 2013.
Testa coronata, 12e siècle. Florence (Italie), Palazzo Vecchio, Collezione Loeser. (Projet de carte de vœux non retenu officiellement.)
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Se renseigner sur le projet de SGB mutualisé :
l’un et l’autre alimentés par Jean Bernon, responsable du projet SGBM à l’Abes.