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RDA-FR s’immisce un peu plus (dans le Sudoc)
- 15 octobre 2015
[Sans titre], par Andrea Addante sur Flickr (CC BY-NC-ND 2.0).
Les normes de catalogage françaises ont amorcé leur transition vers un code intégré, dont l’ossature est constituée par le modèle FRBR. Ce nouveau code, nommé RDA-FR, se veut comme son nom l’indique proche de RDA (Ressources : description et accès), dont il peut diverger sur quelques points, mais dont il reprend généralement les règles dans toute la mesure du possible.
RDA-FR est là
Il ne s’appelait pas encore RDA-FR qu’il était déjà là : tout catalogueur participant au Sudoc connaît et pratique les éléments Type de contenu et Type de médiation depuis novembre 2014 sous leurs noms Unimarc de 181 et 182. Or ces deux éléments constituent la principale nouveauté de la première livraison de RDA-FR.
Un changement encore limité
Les autres règles publiées en juin dernier entreront en vigueur dans le Sudoc le 1er janvier prochain. Un jour férié : comme ça, on est sûr que les dégâts à la fin de la première journée seront limités (ou considérables ?). Non, considérables ils ne peuvent pas l’être, car les nouvelles règles applicables sont peu de chose. Elles sont circonscrites à ce qui est encore la zone de l’adresse (Unimarc 210) : elles portent d’une part sur les sources d’information et les règles de transcription (des noms de lieu, des noms d’éditeurs, de leurs adresses le cas échéant), et d’autre part sur la façon de dater une ressource (la hiérarchie des types de date évolue).
Il y a donc peu de réflexes de catalogage à modifier. En attendant la mise à jour du Guide méthodologique du Sudoc on peut consulter le Guide pratique du catalogueur de la BnF pour se faire une idée de ce qui change.
Se former
Il n’empêche qu’il faut s’y préparer, d’autant qu’on devra désormais se familiariser avec un tout nouveau cadre normatif (RDA), fort éloigné dans son organisation de celui des normes françaises issues de l’ISBD et des standards associés (il suffit pour s’en convaincre de jeter un coup d’œil au sommaire de RDA, duquel celui de RDA-FR restera très proche).
De surcroît cette première étape n’est que le début d’un processus qui va s’étendre sur plusieurs années, et qui va modifier profondément l’ensemble de nos pratiques de catalogage. Il s’agit à la fois de mettre à jour des règles devenues inadaptées à certains types de ressources (notamment les ressources électroniques) et surtout de les aligner sur les FRBR.
- Les CRFCB
Les CRFCB (centres régionaux de formation aux carrières des bibliothèques) sont associés au programme national de Transition bibliographique dans le cadre duquel s’élabore RDA-FR. Des sessions de formation à RDA-FR et aux règles publiées en juin 2015 ont été programmées par la plupart d’entre eux dès cet automne.
- L’Abes
Côté Abes, tout sera mis en œuvre pour accompagner au mieux les catalogueurs et pour leur éviter de sombrer dans la géhenne. Le chantier de mise à jour et d’enrichissement du Guide méthodologique débute ces jours-ci ; un J.e-cours est prévu début décembre.
Mais oui. Ça va bien se passer.
………
Lire aussi :
- Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’application de RDA-FR dans le Sudoc (sans jamais oser le demander)
- RDA-FR – Travaux de normalisation en cours (site Transition bibliographique)
Les tontons flingueurs (1963). Extrait : « On se risque sur le bizarre ». Georges Lautner, réalisateur ; Albert Simonin & Georges Lautner, scénario ; Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Lefebvre, Francis Blanche…, acteurs. Production : Gaumont. France, Allemagne et Italie, 1963.
IdRef – data.bnf.fr – Wikipédia (fr).
Sudoc et FRBR : parution de la première série de consignes de catalogage
- 20 février 2013
Le Guide méthodologique du Sudoc s’enrichit aujourd’hui même d’une nouvelle page intitulée Sudoc / FRBR : consignes de catalogage, dont l’introduction précise le contexte et l’objectif :
Les travaux de modélisation des données bibliographiques (FRBR : Fonctionnalités requises des notices bibliographiques) et d’autorité (FRAD : Fonctionnalités requises des données d’autorité, FRSAD : Fonctionnalités requises des données d’autorité matière) menés au cours des deux dernières décennies ont depuis quelques années trouvé des applications concrètes dans certains codes de catalogage, et en particulier dans RDA (Ressources : description et accès) qui devrait entrer en vigueur en France à terme. D’ici là, le groupe « RDA en France », réuni dans le cadre de l’AFNOR, s’efforce :
- de proposer des aménagements au code RDA sur les points qui apparaissent exagérément conservateurs, ou sur des règles trop ancrées dans un contexte anglosaxon ;
- de réviser les règles de catalogage françaises en vigueur, toutes obsolètes, en s’inspirant des modèles FRBR et FRAD et en les rapprochant autant que possible de RDA, qui est la cible vers laquelle elles tendent.
Les consignes qui suivent concernent le catalogage courant dans le Sudoc. Elles précisent le billet Préparer la FRBRisation des données publié le 20 avril 2012 sur le site rda@abes.
Pour des raisons techniques, les consignes sont découpées en trois « vagues » successives, dont voici la première.
Les vagues suivantes introduiront :
- le mécanisme d’appariement des titres d’œuvres contenues et des accès auteurs et contributeurs correspondants
- les consignes pour les titres normalisés des œuvres.
Mais qu’est-ce qu’il se passe ? (3) Sudoc
- 19 décembre 2012
(Bon ben alors qu’est-ce qu’i fabriquent à l’Abes, i nous bassinent avec leur FRBRisation là, et i s passe rien, quels pignoufs ceux-là alors.)
La base de production
Elle ne sera pas réellement FRBRisée comme il en avait été question (elle ne sera pas redéfinie, avec des notices pour chacune des entités FRBR du groupe 1, notamment œuvre et expression, s’ajoutant à manifestation et item qui existent déjà). Il faudra se contenter d’une FRBRisation « à plat », avec dans les notices bibliographiques une zone d’identification des œuvres (l’actuelle zone 500 Titre uniforme, insatisfaisante mais qui permet un contrôle par autorité), en attendant peut-être les nouvelles zones Unimarc spécifiques (507 et 577, qui permettent aussi d’identifier clairement les expressions).
De nouvelles consignes de catalogage
Elles sont en cours de définition. Une première vague sera publiée très prochainement, probablement dès janvier. Il s’agit essentiellement d’une formalisation des indications fournies dans le billet Préparer la FRBRisation des données du 20 avril 2012. En voici les têtes de chapitre :
1. Traductions
2. Note de contenu et accès aux titres des œuvres contenues
3. Accès au titre parallèle (Unimarc 510)
4. Accès au titre de couverture (Unimarc 512)
5. Les accès auteurs (Unimarc 7xx)
6. Identifiants normalisés et autres identifiants
7. Dates
Deux autres vagues devraient suivre, introduisant successivement :
- le mécanisme d’appariement des titres d’œuvres contenues avec les accès auteurs et contributeurs correspondants
- les consignes pour les titres normalisés des œuvres.
Le rétrospectif et l’expression des données du Sudoc en RDF
Parallèlement est en cours un travail de mise au point de traitements automatiques à appliquer aux données du Sudoc.
Ces traitements permettront d’une part de mettre à niveau la base de production elle-même (principalement : identification des œuvres et création des autorités associées, génération de la zone 0 de l’ISBD 2011), d’autre part de raffiner l’actuel mécanisme de restitution en RDF des données bibliographiques du Sudoc.
Et après ? Le Sudoc déménage
Dans un nuage : cumulonimbus, altostratus, cirrostratus, traînée de condensation, on ne sait pas encore, le choix n’est pas fait.
Mais de fait, quoique cet avenir proche peine encore à émerger de la brume de décembre, il faut envisager que dès 2014 probablement, ou peut-être 2015 s’il se produit comme on dit un « glissement de calendrier », certaines des bibliothèques qui créent actuellement leurs données dans la base CBS au moyen de WinIBW pourraient le faire dans ce nuage (dans ce cloud plutôt, prononcé clawd).
Ledit cloud sera sous influence anglosaxonne, on y appliquera donc probablement RDA. Pour les ressources sur support physique, le catalogage devrait se faire en MARC, et le niveau de FRBRisation restera vraisemblablement aussi bas que dans la base CBS (« à plat »), c’est à dire sans amélioration notable par rapport à l’existant.
À suivre, dès dissipation des brouillards hivernaux. Ce sera la grande affaire de 2013.
Testa coronata, 12e siècle. Florence (Italie), Palazzo Vecchio, Collezione Loeser. (Projet de carte de vœux non retenu officiellement.)
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Se renseigner sur le projet de SGB mutualisé :
l’un et l’autre alimentés par Jean Bernon, responsable du projet SGBM à l’Abes.
Qu’allions-nous faire à Berlin ?
C’est un voyage ancien déjà. La réunion annuelle des « partenaires CBS » avait lieu à Berlin les 20 & 21 septembre derniers, dans la Staatsbibliothek zu Berlin, celle qui… tu sais ? Oui un film, c’est ça. 1987. Tu vas trouver.
CBS est la base de données qui sous-tend le Sudoc, et les « partenaires » sont le vendeur de ce système (OCLC) et ses utilisateurs (des réseaux hollandais et allemands, un suisse et un français — nous —, deux bibliothèques nationales : la DNB, Deutsche Nationalbibliothek, et la NLA, National Library of Australia, non représentée à Berlin). On nous servait du café et des sandwiches dans un vestibule garni des portraits de tous les directeurs qui se sont succédés à la tête de cette bibliothèque depuis sa création. Tous ils nous regardaient manger, ils ne comprenaient plus rien aux conversations tu penses…
Au cours de ces deux jours : plein d’exposés des uns et des autres sur ce qu’on a fait, pensé, combiné l’année dernière, sur ce qu’on compte faire, combiner, devenir etc. l’année prochaine ; une intoxication alimentaire encore non élucidée qui a failli décimer la délégation française ; et les FRBR.
OCLC & les FRBR
OCLC dispose de deux outils :
- FRBR (c’est le nom de l’outil), un algorithme de ferbérisation qui s’exerce au moment de la recherche sur les données existantes,
- et GLIMIR (on dirait du bordure mais c’est de l’anglais : GLobal LIbrary Manifestation IdentifieR), dont l’objectif premier est d’attribuer des identifiants pérennes aux manifestations (au sens FRBR) ; du moins à celles signalées dans WorldCat.
In petto tu te dis : mais, et les ISBN, c’est fait pour les ours ? Et les ISSN ? Les ISSN oui c’est vrai. Mais les ISBN n’ont que quarante ans tu sais, et parfois les éditeurs en ont attribué en dépit du bon sens. Sans parler des autres types de ressources, celles qui ne peuvent recevoir ni ISBN, ni ISSN, ni ISMN etc. Et puis il y a la rançon de la globalisation : WorldCat renferme des notices établies pour la même manifestation en différentes langues (il s’agit bien ici de la langue de catalogage, celle dans laquelle on rédige les notes, la collation etc.). Ce sont des doublons, mais des doublons utiles, car à Sanlúcar de Barrameda on lira plus volontiers une notice rédigée en espagnol qu’en hollandais.
Une fois purgées des doublons inutiles, les notices reconnues par le programme comme décrivant la même manifestation reçoivent un identifiant de manifestation (OMI : OCLC manifestation identifier), puis sont regroupées selon leur contenu (originaux, reproductions numérisées ou en microformes, reprints). Ces regroupements (qui ne correspondent pas au niveau de l’expression des FRBR), identifiés par un OCI (OCLC content identifier), sont enfin rattachés aux œuvres (OWI : OCLC work identifier), placées comme il se doit au sommet de la pyramide.
Le Sudoc & les FRBR
Le Comité stratégique sur l’adoption de RDA en France a demandé à la BnF et à l’ABES d’expérimenter la structuration de leurs catalogues respectifs selon le modèle FRBR — dont RDA est une application —, dans son implémentation la plus élaborée (dite « scénario 1 »).
Pour l’ABES, il s’agit de vérifier que le Sudoc, dans sa configuration technique actuelle, est capable de répondre à cette demande. C’est à dire qu’il nous faut travailler à un paramétrage inédit, appliquant le modèle FRBR, de CBS. Vu que ce système est peu documenté, l’ABES a besoin de l’appui d’OCLC et si possible de demandes concordantes d’autres utilisateurs de CBS.
C’est ce que nous recherchions à Berlin, où s’est tenue à notre demande une réunion « satellite » ad hoc.
Un flop total auprès des réseaux étrangers.
Par bonheur la DNB (Deutsche Nationalbibliothek), dont on connait le parti pris favorable à l’application de RDA, s’est déclarée intéressée, de même qu’OCLC (bureau de Leiden). De sorte qu’une première réunion entre l’ABES et un représentant d’OCLC (Leiden) est prévue à Montpellier le 1er décembre prochain. Un cahier des charges, de préférence commun à l’ABES et à la DNB, devrait ensuite être produit. Si l’implication d’OCLC (Leiden) se confirme, on peut espérer la mise en place d’une base-test à brève échéance, prélude aux tests proprement dits.
Vive le GM ! … Vive le GM libre !
Sans que cela soit directement lié à RDA, FRBR, FRAD et compagnie, il faut savoir que le Guide méthodologique du Sudoc (le GM pour la famille et les proches) est désormais en accès libre. Sans authentification, c’est à dire.
Cela depuis la discrète mise sur les ondes du web du nouveau site de l’Abes.
Le Guide Méthodologique, est-il besoin de le préciser, est l’outil normatif pour la production dans le Sudoc. Notamment, il précise les usages des normes françaises de catalogage et du format UNIMARC qui y sont pratiqués.
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Saint Méthode (timbre-poste). Poste Vaticane. 1963.