Qu’allions-nous faire à Berlin ?

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Berlin (Allemagne), septembre 2011

C’est un voyage ancien déjà. La réunion annuelle des « partenaires CBS » avait lieu à Berlin les 20 & 21 septembre derniers, dans la Staatsbibliothek zu Berlin, celle qui… tu sais ? Oui un film, c’est ça. 1987. Tu vas trouver.

CBS est la base de données qui sous-tend le Sudoc, et les « partenaires » sont le vendeur de ce système (OCLC) et ses utilisateurs (des réseaux hollandais et allemands, un suisse et un français — nous —, deux bibliothèques nationales : la DNB, Deutsche Nationalbibliothek, et la NLA, National Library of Australia, non représentée à Berlin). On nous servait du café et des sandwiches dans un vestibule garni des portraits de tous les directeurs qui se sont succédés à la tête de cette bibliothèque depuis sa création. Tous ils nous regardaient manger, ils ne comprenaient plus rien aux conversations tu penses…

Au cours de ces deux jours : plein d’exposés des uns et des autres sur ce qu’on a fait, pensé, combiné l’année dernière, sur ce qu’on compte faire, combiner, devenir etc. l’année prochaine ; une intoxication alimentaire encore non élucidée qui a failli décimer la délégation française ; et les FRBR.

OCLC & les FRBR

Berlin (Allemagne), septembre 2011

OCLC dispose de deux outils :

  • FRBR (c’est le nom de l’outil), un algorithme de ferbérisation qui s’exerce au moment de la recherche sur les données existantes,
  • et GLIMIR (on dirait du bordure mais c’est de l’anglais : GLobal LIbrary Manifestation IdentifieR), dont l’objectif premier est d’attribuer des identifiants pérennes aux manifestations (au sens FRBR) ; du moins à celles signalées dans WorldCat.

In petto tu te dis : mais, et les ISBN, c’est fait pour les ours ? Et les ISSN ? Les ISSN oui c’est vrai. Mais les ISBN n’ont que quarante ans tu sais, et parfois les éditeurs en ont attribué en dépit du bon sens. Sans parler des autres types de ressources, celles qui ne peuvent recevoir ni ISBN, ni ISSN, ni ISMN etc. Et puis il y a la rançon de la globalisation : WorldCat renferme des notices établies pour la même manifestation en différentes langues (il s’agit bien ici de la langue de catalogage, celle dans laquelle on rédige les notes, la collation etc.). Ce sont des doublons, mais des doublons utiles, car à Sanlúcar de Barrameda on lira plus volontiers une notice rédigée en espagnol qu’en hollandais.

Une fois purgées des doublons inutiles, les notices reconnues par le programme comme décrivant la même manifestation reçoivent un identifiant de manifestation (OMI : OCLC manifestation identifier), puis sont regroupées selon leur contenu (originaux, reproductions numérisées ou en microformes, reprints). Ces regroupements (qui ne correspondent pas au niveau de l’expression des FRBR), identifiés par un OCI (OCLC content identifier), sont enfin rattachés aux œuvres (OWI : OCLC work identifier), placées comme il se doit au sommet de la pyramide.

Le Sudoc & les FRBR

Berlin (Allemagne), septembre 2011

Le Comité stratégique sur l’adoption de RDA en France a demandé à la BnF et à l’ABES d’expérimenter la structuration de leurs catalogues respectifs selon le modèle FRBR — dont RDA est une application —, dans son implémentation la plus élaborée (dite « scénario 1 »).

Pour l’ABES, il s’agit de vérifier que le Sudoc, dans sa configuration technique actuelle, est capable de répondre à cette demande. C’est à dire qu’il nous faut travailler à un paramétrage inédit, appliquant le modèle FRBR, de CBS. Vu que ce système est peu documenté, l’ABES a besoin de l’appui d’OCLC et si possible de demandes concordantes d’autres utilisateurs de CBS.

C’est ce que nous recherchions à Berlin, où s’est tenue à notre demande une réunion « satellite » ad hoc.

Un flop total auprès des réseaux étrangers.

Par bonheur la DNB (Deutsche Nationalbibliothek), dont on connait le parti pris favorable à l’application de RDA, s’est déclarée intéressée, de même qu’OCLC (bureau de Leiden). De sorte qu’une première réunion entre l’ABES et un représentant d’OCLC (Leiden) est prévue à Montpellier le 1er décembre prochain. Un cahier des charges, de préférence commun à l’ABES et à la DNB, devrait ensuite être produit. Si l’implication d’OCLC (Leiden) se confirme, on peut espérer la mise en place d’une base-test à brève échéance, prélude aux tests proprement dits.

Berlin (Allemagne), septembre 2011

Cet article a 5 commentaires

  1. 27point7

    Bonjour
    Concernant la notion de « doublon utile », je comprends l’idée et son utilité, mais est-ce que cela sera bien compatible avec le modèle FRBR d’avoir deux notices décrivant la même oeuvre, mais dans des langues (et selon des normes) différentes ?
    Le modèle prévoit-il ce type de relation entre notices ?
    Et ne peut-on pas envisager (à terme?) qu’il n’existe qu’une seule notice pour chaque oeuvre, qui soit « traduite » automatiquement par les différents systèmes ?

    27.7 / M. Saby

  2. plp

    Bonjour Mathieu

    le modèle FRBR n’a pas prévu ces choses-là, mais FRAD oui.

    La langue de catalogage est un attribut du point d’accès contrôlé (entité du modèle), tandis que les règles de catalogage (qui sont d’ailleurs aussi prises en compte dans l’algorithme « GLIMIR » d’OCLC) constituent une entité du modèle.

    Ph.

  3. Y. Nicolas (@071625348)

    Avec ces « doublons utiles », on atteint un nirvana méta-bibliothéconomique : non seulement la notice décrit une oeuvre (ou une expression, ou une manifestation…), mais la notice *est* une oeuvre avec ses expressions (une par langue ?) qui s’incarnent elles-mêmes en manifestations…
    Pour reprendre la métaphore gastronomique de Philippe : dogfooding ?

  4. plp

    Tu crois qu’on mange lorsqu’on atteint le nirvana ?
    (Sinon, une notice ne peut pas être une œuvre — au sens FRBR de ce terme –, vu que rien n’est une œuvre ! L’œuvre ce serait l’OMI non tu ne crois pas ? 🙂 )

    Sur ce je vais manger.

    Ph.

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