Site icon RDA@ABES

Le malentendu RDA (employé pour : AACR3 ?)


Stockholm (Suède), 19 septembre 2013

La réunion annuelle des membres d’EURIG s’est tenue fin septembre à Stockholm, jolie ville impeccable, où même les éléments d’architecture authentiquement très anciens ont l’air d’avoir été exécutés avec un soin minutieux dans les années 1980. Nous étions confortablement reçus à la Bibliothèque royale, Kungliga biblioteket, et gratifiés à de fréquents intervalles de carrés de pain de mie avec des choses dessus (à manger).

On prendra connaissance du compte-rendu de la réunion, dressé par Françoise Leresche (BnF), sur la page du site RDA en France consacrée aux travaux internationaux relatifs au RDA.

Cette réunion d’EURIG était la première depuis l’entrée en vigueur du RDA comme code de catalogage dans un certain nombre de bibliothèques d’envergure, parmi lesquelles la LC [Library of Congress] et la BL [British Library]. Trop tôt sans doute pour un premier bilan (qui n’était d’ailleurs pas à l’ordre du jour).

Cependant, au cours de la réunion, quelqu’un — Daniel van Spanje, représentant à la fois OCLC-Leiden et le réseau des bibliothèques de lecture publique néerlandaises — a dit qu’il faudrait quand même savoir à partir de quand une notice pouvait être labellisée RDA, vu que celles produites par la LC (il aurait pu dire la même chose de celles de la BL) ne comportent pas l’identification des œuvres, alors que cet élément est core (fondamental, et donc obligatoire). Ça me rappelle quelque chose… (cf. Journées Abes 2013). Sans cet élément (et pour ma part j’ajouterais : sans l’identification de l’expression, mais RDA n’en fait pas obligation), les notices bibliographiques ne sont pas FRBRisées. Certes la feue indication générale du type de document (élément présent dans les AACR2 et les anciennes éditions de l’ISBD) est dûment remplacée dans les notices MARC par des zones exprimant la forme du contenu, le type de médium et le type de support, mais pour le reste, en dehors de quelques nouveautés, rien n’a fondamentalement changé. C’est-à-dire qu’on est passé, dans ces établissements, des AACR2 à… des AACR3.

Cette carence flagrante de l’identification de l’œuvre nuit à la réputation du RDA : elle laisse penser que le code est impossible à appliquer. Et pas parce que la LC, la BL et les autres travaillent toujours en MARC : il est parfaitement possible, même en MARC, d’identifier l’œuvre, que ce soit au moyen d’une zone de lien, ou par une simple zone textuelle (puisque la LC ne fait pas de liens entre notices). Est-ce que cela, s’autoriser à négliger un des éléments fondamentaux du RDA (le plus fondamental de tous, celui qui dit clairement : on applique le modèle FRBR), n’est pas une manière d’avouer : RDA: no we can’t ?

Quant aux bibliothèques françaises relevant du réseau de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, compte tenu du projet SGBM qui démarre, il leur faut assez vite traiter la question : RDA, ou pas RDA ?

En faveur du RDA :

En défaveur du RDA :

Si RDA, des questions devront être réglées avant de s’y lancer, parmi lesquelles :

En cas d’adoption rapide du RDA dans le réseau des BU (je dis BU pour faire court), il y aurait en outre lieu de réexaminer les conditions de la participation de celui-ci au projet RDA en France (dont le groupe stratégique était jusqu’au départ de Raymond Bérard pour l’INIST présidé par le directeur de l’Abes, et dans le cadre duquel il a été décidé de ne pas appliquer RDA dans l’immédiat).

En résumé : une décision d’appliquer RDA pour faire comme tout le monde (ce qui peut se justifier) aurait un prix, qu’il vaudrait mieux évaluer avant d’avoir à le payer.

Ceci sans préjudice de l’utilisation ou non de BIBFRAME lorsqu’il sera stabilisé.

………………

L’an prochain, la réunion EURIG aura lieu à Vienne, patrie du Wiener Schnitzel et de la Sachertorte — et capitale du seul pays au monde capable de rivaliser avec la France en matière de pâtisserie.

Et c’est bientôt Noël.

Quitter la version mobile