L’une des difficultés à surmonter au cours du processus du passage aux FRBR — et non la moindre — sera la mise à niveau des données rétrospectives, qu’il faudra « FRBRiser » à coup de procédures informatiques reposant sur des algorithmes de conversion.
Ces algorithmes s’efforceront d’identifier les Œuvres et si possible les différentes Expressions de celles-ci contenues dans chacune des Manifestations décrites dans le catalogue, puis de créer automatiquement les notices et/ou les points d’accès correspondants. Ceci bien entendu à partir des données du catalogue. La qualité du résultat sera donc fonction de celle des données à traiter.
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Les quelques recommandations que voici constituent un socle, et pourront être complétées dans les consignes qui seront prochainement publiées dans le Guide méthodologique du Sudoc, notamment pour des types de ressource qui ne sont pas évoquées dans ce petit billet.
On peut aussi s’en inspirer pour la préparation des catalogues locaux.
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Ce qui est fait est fait, il n’est pas question de revenir « à la main» sur les millions de notices déjà produites, ce serait comme écoper la mer d’Iroise avec une poêle à frire. Mais on peut, s’agissant des données à créer, prendre les précautions nécessaires pour leur assurer le moment venu une FRBRisation élégante.
Une règle simple : appliquer les règles de catalogage en vigueur (pour le Sudoc, celles énoncées dans le Guide méthodologique), voilà la meilleure des garanties.
Cependant il importe de veiller tout spécialement à quelques points précis, cruciaux pour une FRBRisation efficace.
Les titres
Les titres constituent l’élément fondamental d’identification des Manifestations, mais aussi, et c’est ce qui importe dans le processus de FRBRisation, des Œuvres qui y sont contenues. C’est pourquoi il est essentiel de les transcrire avec exactitude.
Lorsqu’on décrit une traduction, il est nécessaire de transcrire systématiquement le titre original de l’œuvre (Unimarc 454) : c’est le seul lien entre les différentes versions linguistiques de ladite.
Le cas échéant, la transcription fidèle des titres des œuvres contenues et des responsabilités associées sera d’un grand secours le moment venu.
Les codes de langue (Unimarc 101)
Ils sont indispensables à l’identification des Expressions (pour les œuvres textuelles ou s’exprimant au travers d’une ou plusieurs langues). Il faut au minimum que les données suivantes soient présentes (et correctes) :
- la (les) langue(s) de la publication ($a)
- la (les) langue(s) originale(s) en cas de traduction ($c)
- l’indicateur de traduction
Les accès auteurs (Unimarc 7xx)
Il faudra pouvoir les attribuer automatiquement à l’entité FRBR pertinente (Œuvre, Expression, ou Manifestation). Ce sera possible si :
- le choix de l’étiquette Unimarc (7×0, 7×1 ou 7×2) est correct
- le(s) code(s) de fonction est / sont présent(s) et juste(s)
Les dates
Des dates saisies dans les notices bibliographiques, on pourra dans certains cas inférer celle de l’Œuvre correspondante : par exemple pour les travaux universitaires, thèses et mémoires.
En revanche il sera difficile de dater les Expressions à partir des données présentes, cette notion étant depuis toujours absente des règles de catalogage.
Pour les œuvres textuelles, la date de copyright y correspond assez bien, mais elle est rarement saisie vu que les normes actuelles n’en font pas grand cas. Il serait utile de le faire désormais, en Unimarc 210$d, exemple :
$d impr. 2012, cop. 2004
et dans les données codées de date.
D’une manière générale, il importe de dater correctement les ressources décrites, dans la zone de l’adresse bien sûr, mais surtout dans la zone de données codées (même — et surtout — lorsque plusieurs dates sont liées à une même ressource : dates de copyright et d’impression déjà évoquées, date d’une reproduction en fac-similé et date de l’original, dates des publications en série, dates de publication et de protection des enregistrements sonores ou audiovisuels, etc.)
La zone de l’édition (Unimarc 205)
Une édition, au sens donné à ce terme dans l’ISBD (zone 2) constitue une Expression particulière d’une Œuvre donnée.
Ceci à l’exception des reproductions en fac-similé (cf. Z 44-050, § 2.1.2), qui à vrai dire ne devraient pas faire l’objet d’une zone de l’édition.
Identifiants
Identifiants normalisés et autres
Les identifiants normalisés (ISBN, ISMN, ISSN etc.) de même que certains identifiants commerciaux (EAN, numéros d’éditeurs des publications audiovisuelles) pourront être mis à contribution pour reconstituer des métadonnées incomplètes ou erronées, et sont susceptibles de faciliter la mise en relation d’entités apparentées.
C’est pourquoi ils doivent être scrupuleusement incorporés aux notices, même si certains (ISBN) sont comme on le sait moins fiables que d’autres (ISSN).
Identifiants de notice
Il est important de conserver les identifiants des notices importées ou dérivées, et de supprimer ceux dont on hériterait dans une nouvelle notice obtenue par copie.
Conserver aussi les identifiants des notices d’autorité liées figurant dans les sous-zones $3 des points d’accès contrôlés (Unimarc 500, 60x, 7xx), et ceux des notices bibliographiques liées (sous-zones $0 des zones Unimarc 4xx). Ceci vaut surtout pour les catalogues locaux